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Le diagnostic de la fibromyalgie : où en sommes nous ?

Dernière mise à jour : 17 juin 2022

Point de situation et présentation de quelques outils pratiques permettant d'orienter le diagnostic


Attention : pour rappel, le naturopathe n’est pas habilité à établir de diagnostic. Seul le médecin peut le faire. Il s’agit ici de pistes de réflexion, dont il s’agira de discuter auprès de son médecin référent. Le naturopathe travaille idéalement main dans la main avec le médecin pour permettre une amélioration des symptômes et de la qualité de vie, au travers d’un bilan d’hygiène de vie approfondi, qui permettra de déterminer la/les causes originelles de la maladie et ainsi de venir travailler sur celle-ci, à l’origine même de la maladie donc. Mais il ne fait aucune prescription et ne s’appuie sur aucun médicament allopathique.


Constat


Alors qu’on estime à près de 2 millions le nombre de personnes touchées par la fibromyalgie en France (soit environ 4% de la population), et jusqu’à 8% de la population des Etats-Unis, les difficultés de diagnostic sont telles qu’il est pourtant raisonnable de penser que ces chiffres sont fortement minorés.

En effet, il est habituel de considérer comme critère majeur de diagnostic une absence de conclusion après consultation d’au moins cinq praticiens... Et en règle générale, il faut compter de 5 à 7 ans pour obtenir un diagnostic pour cette maladie, bien que ces chiffres tendent largement à diminuer !


Car au-delà du fait que les symptômes si variés rendent difficile le diagnostic, trois éléments supplémentaires viennent encore compliquer les choses :


1) Tout d’abord, nombre de médecins ignorent encore l’existence de cette maladie car sa reconnaissance est récente et la plupart d’entre eux n’en ont donc jamais entendu parler lors de leurs études. Seuls ceux qui se forment en continu et renouvellent leurs connaissances sont en mesure d’établir le diagnostic, ou bien ceux très récemment sortis de l’école (c’est un constat plutôt généraliste mais qui pourtant se confirme sur le terrain).

2) Assez souvent, une zone douloureuse domine largement les autres, ce qui peut égarer le diagnostic, le médecin se focalisant exclusivement sur cette zone. 



3) Enfin, il est aussi consternant de noter que certains médecins nient encore l’existence même de la fibromyalgie, considérant parfois les patients comme des hystériques, des hypocondriaques ou des dépressifs. Ce constat que je tire de mon expérience personnelle et de terrain, permet de comprendre aisément le sentiment de découragement que peuvent ressentir les patients face à la fois à une absence de diagnostic mais aussi de compassion, d’empathie et de compréhension venant parfois du corps médical. 



Vous voulez en savoir plus sur les causes de la fibromyalgie ? Cliquez ici !


Et ce n'est pas fini ! D’autres éléments viennent encore compliquer les choses…


Tout d’abord, l’examen clinique ne révèle généralement aucune anomalie. Notamment, le bilan biologique classique est bien souvent tout à fait correct. Le plus souvent par exemple, la vitesse de sédimentation et le taux de protéine C réactive (CRP), qui pourraient marquer une inflammation, sont retrouvées à des taux normaux (il s’agit d’une première piste à creuser cependant). De même, les radiographies des articulations ne montrent pas de défaut, de même que l’électromyogramme (étude de la conduction nerveuse et des contractions musculaires).


Les enregistrements du sommeil montrent en revanche de multiples réveils nocturnes et une carence en sommeil profond (correspondant au stade 4 qui est le plus réparateur pour l'organisme avec réparation et régénération des tissus, construction des os et des muscles et renforcement du système immunitaire).


Par ailleurs, sur des bilans plus spécialisés, il est possible de relever quelques anomalies, parmi lesquelles :

❖ Un déficit en magnésium (mais cela est vrai pour plus de 75% des français de nos jours). 


❖ Une perturbation du métabolisme de la vitamine B1 (Thiamine) mais c’est aussi vrai chez un grand nombre de personnes sans pour autant qu’elles souffrent de fibromyalgie.

❖ Une baisse du taux de vitamine D (dans 40% des cas environ, mais cela est encore une fois vrai
pour la majorité de la population française adulte)
.

❖ Quelques anomalies non spécifiques via une biopsie musculaire (œdème, 
inflammation mais c’est plutôt rare, infiltration, épaississement des fixations 
osseuses...) mais ce sont finalement des marqueurs non spécifiques et des analyses rarement effectuées.

❖ Une diminution de la circulation sanguine et donc de l’oxygénation dans certaines 
régions cérébrales, notamment au cours du sommeil (mais cela ne permet pas
de poser un diagnostic spécifique de la fibromyalgie).

❖ Une anomalie dans les neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, noradrénaline) et 
plus spécifiquement les marqueurs de la douleurs (substance P et acide glutamique) mais cela est difficile à mettre en évidence via les analyses.


Retour à la case départ : les premières analyses, même poussées, ne mènent à rien de très spécifique…



Mais alors, comment faire pour obtenir un diagnostic ?


Les symptômes, premier point de départ avant le contre-diagnostic


Tout d’abord, il est bien sûr important de s’appuyer sur les symptômes. Jusqu’ici, rien d’étonnant. On consulte généralement pour cela d'ailleurs !